Le japonais, UML et les indiens d'Amérique du Sud

Attention ! Ethnologie de bazar en vue !

Quand on me demande pourquoi j’ai eu l’idée de me mettre à apprendre le japonais, (ou pourquoi pas plutôt le chinois, c’est une langue plus à la mode), j’ai du mal à répondre de manière simple. Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas pour faire exploser mon score au geek test ;-). En fait, je pense que ca participe à mon envie d‘élargir mes “horizons conceptuels”. Je m’‘explique :

Pour la plupart des étudiants qui doivent apprendre une langue étrangère, c’est la barbe. C’est bizarre, mais pour ma part, quand on apprend une langue étrangère, on fait beaucoup plus qu’apprendre des mots, on touche beaucoup plus rapidement à la culture du pays où elle est parlée. Par exemple, l’anglais est différent, qu’il soit parlé en Angleterre, aux US ou en Australie. Et le fait de l’apprendre et de l‘écouter dans sa version originale dans les films permet de mieux appréhender la “culture américaine”. Pour le japonais, le contraste des cultures est plus tranché, et la langue parlée ou écrite est à mon avis le vecteur le plus fort de cette différence. Son étude formelle et culturelle laisse entrevoir un univers entiers de concepts différents.

Par concepts différents, je veux dire manière de d’appréhender le monde. Biensur, je pense que toutes les langues du monde permettent de dire “il fait beau”, mais la manière de le dire est déjà une forme de structure de la pensée. Pour preuve par l‘éxemple, il y a cette tribu d’amazonie dont j’ai oublié le nom et dont la langue ne permet d‘énumérer que par [aucun, un , deux, trois, beaucoup]. Et bien, ces indiens, qui ont par ailleurs d’excellente qualités intellectuelles pour les relations par exemple sont incapable d’effectuer des opérations simples d’arithmétique sur des chiffres inférieurs à dix, ce qui est à la portée de tout enfant de six ans dans nos contrées. Le langage modèle la conception du monde.

Et inversement, la conception du monde transparait dans le langage. Donc apprendre une langue revient à “s’ouvrir” à d’autres conceptions du monde. C’est très intéressant et enrichissant.

Si vous avez lu le titre, il y a encore à parler d’UML. Mais qu’est ce que ça peut bien avoir à voir avec le potage, me direz-vous. En ce moment, le japonais est un peu en standby parce que je suis plongé dans l’UML. Alors pourquoi ? Bon, et bien c’est simple : après tout UML, est un langage, informatique certe, mais tout de même avec une expressivité propre. Et dans le même genre d’idées que pour les langues, chaque langage informatique a des subtilités qui mettent en valeur un certain usage de l’information, donc une certaine conception de son traitement. Et pour reboucler sur le japonais, Ruby est un exemple particulier, inventé par des japonais. Dans ce langage, on peut passer comme paramètre de méthodes des sections de code, un peu à la manière de la manière de parler japonais.

GodSlayer Saturday 01 January 2005 at 6:04 pm | | Japon

No comments

(optional field)
(optional field)
Remember personal info?
Small print: All html tags except <b> and <i> will be removed from your comment. You can make links by just typing the url or mail-address.