La culture monnayée ?
Aujourd’hui, c‘était la grande braderie de printemps de Chambéry. J’ai chiné comme tout le monde. Et j’ai eu cette réfléxion : combien de cassettes et de CDs de musique, combien de VHS et de DVD de films ont changé de main aujourd’hui ? Combien de personnes ont rétrocédé un morceau de culture à un prix très modique sans rémunérer les ayants-droit ? Bon, maintenant imaginons un instant un monde totalement gouverné par la gestion numérique des droits… Tout ce pan de vie sociale, d‘échange de culture disparait, enfermé dans la gestion nominative de l’utilisation des oeuvres…
Alors, poussons la logique commerciale plus loin. Comme je vois que certains de mes amis bloggueurs s‘éssaient à la chansonnette ou à l‘écriture, voici un microtexte inspiré surement par des choses lue de ci de là.
bq. Aujourd’hui, j’ai sauté le repas de midi pour pouvoir lire deux pages de plus de Guerre et Paix. Je suis allé à la bibliothèque et j’ai inséré ma carte de crédit dans l‘écran de lecture. J’ai demandé pour le prix d’un repas et l’afficheur automatique m’a répondu que ça valait deux pages. C’est vrai qu’on est lundi, et qu’avec la plus forte demande de la semaine, les pages coûtent plus cher que le mercredi, mon jour de prédilection pour la lecture. Alors j’ai passé ma demie-heure de pause à lire ces deux pages. A coup de deux pages par demie-heure, je ne suis pas prêt de finir le roman. Mais bon, avec cette fichue caméra de suivi de chemin oculaire, je prèfère y aller lentement. C’est qu’elle serait capable de me facturer deux fois la page si je commençais à relire une phrase ! La localecture est hors de prix, mais c’est tout ce que je peux me payer. Au moins, je n’ai pas un écran de pub tous les quart-d’heure, comme à l‘école.
Très bon microtexte ! J’avais lu un truc similaire de R. Stalman, mais je ne retrouve plus l’url.