Valérie Pécresse notée sur le taux d'abandon après la première année de licences ?
Un mauvais critère pour une mauvaise mesure
En d’autre terme, la mission de Mme Pécresse : faire du chiffre sur les diplômes. Pourquoi un tel objectif ?
Le principe semble venir de la relation transitive :
Un diplôme prouve la compétence. La compétence garantit l’obtention d’un emploi.
L’impression depuis quelques années est que les politiques ont cherché à simplifier la relation vers une implication directe diplôme->emploi. Résultat des courses : 80 % d’une classe d‘âge au bac. Levée des quotats à l’entrée en Deug. Maintenant avancer vers les licences. Le seul problème qui reste est :que font ces diplômés ?
Deug pour faire caissière dans un supermarché ? Licence pour faire secrétaire médicale ? DESS pour faire institeur ? Il y a une inflation des diplomes, autrement dit une érosion de leur valeur. Ce qui saute aux yeux, ce n’est pas le fait que les étudiants n’apprennent rien : il suivent un enseignement et valident des acquis. Mais quels acquis ? Des acquis qui ne semblent pas correspondre au marché du travail.
Derrière la relation d’origine, il y a en fait un non-dit. La compétence dont on parle, c’est la compétence pour un métier. Le diplôme doit sanctionner une connaissance pour un métier, si on veut qu’il serve à trouver un emploi. On n’apprend pas tout à l’université, mais on doit au moins apprendre pour que celà serve dans la vie professionnelle. Vous me taxez d’une vision utilitariste de l‘éducation ? Je persiste et signe.
Et si à la place du défunt service militaire , on instituait un service civil dans l‘éducation, à tout niveau d‘éducation ? Une manière pour tous les corps de métier de faire découvrir leur activité, le cursus, l’expérience à des jeunes, les ouvrir aux métiers, susciter des vocations, en tout cas permettre à la fois une ouverture de l‘école vers le monde et éviter les cursus scolaires cul-de-sac.
Houlà !
Tu t’attaques à un vaste sujet, là ! Tu vas te mettre à dos tous ces enseignants du collège, du lycée et de l’université qui crieront au scandale : “L’EDUCATION NATIONALE N’EST PAS A LA BOTTE DU PATRONNAT”, ou encore “LE ROLE DE L’ECOLE EST DE FORMER DES CITOYENS, PAS DES TRAVAILLEURS” . (Pourquoi ne pas commencer par convaincre autour de toi certains oncles, avec lesquels tu pourrais passer des soirées entières, forts sympathiques au demeurant, à en découdre ?)
Et si la réponse était : le public n’est pas prêt à entendre ça de la bouche des politiques ? Ou alors que les politiques ont trop peur de se mettre définitivement à dos une bonne partie des enseignants ? (qui votent PS, de toutes façons, alors ça change quoi pour l’UMP, je me le demande ?)