Question simple et réponse complexe...

Autant vous le dire tout de suite, la question n’a rien de métaphysique, elle est même très basique. Aujourd’hui, ma première fille m’a simplement demandé de signer les interrogations qu’elle a eu cette semaine.

Rien de difficile à ce jeu, d’autant plus que les résultats sont excellents sans qu’elle ait à forcer. En fait, c’est plutôt là que surgit la complexité de la réponse. Voyez-vous, je suis tout de même très heureux que ma fille, en CM1 ait un 20/20 à un exercice où il faut soustraire 5 aux nombres qui lui sont présentés. Tout autre résultat m’aurait intrigué. C’est la réponse en forme d’une autre question qui me paraît complexe : “Est-ce si bien qu’elle ait à faire un tel exercice à son âge ?”.

En effet, j’ai quand même le souvenir en CM1 d’avoir eu à résoudre des problèmes de calcul un peu plus compliqués au même âge. En CM1, à mon époque, si je me souviens bien, on calculait des multiplications avec retenue, parce que déjà, on connaissait les tables de multiplications (apprises en CE2). Après tout, savoir multiplier et diviser est important, même juste pour faire ses courses, et c’est pourtant bien l’objectif fixé par le président de la république pour l’entrée en classe de sixième. Déjà, lorsque j’ai passé le bac, on se plaignait que le programme avait été allégé (disparition de l’algèbre) mais je n’avais pourtant pas l’impression d‘être plus idiot qu’un autre, et je pense qu’aujourd’hui, les enfants auraient même tendance à pouvoir être plus intelligents que nous l‘étions au même âge (question d’exposition à l’information). Donc, à mon avis, ce n’est pas une question de perte de capacité des enfants actuels.

Pourtant, le ministère de l‘éducation prend un tout autre chemin en réduisant encore le périmètre de la connaissance et de la réflexion qu’on est en devoir d’inculquer à nos enfants, sacrifice réalisé sur l’autel du chiffre (statistique, économique, …). Le corps enseignant a déjà montré son désarroi, et personnellement, cette inquiétude est partagée à la fois dans le sens général, mais aussi pour l’avenir de mes propres enfants. Je ne suis pas le seul à le penser, car j’ai discuté récemment avec un élève de terminal qui n’a pas caché le fait qu’il prenait des leçons en extra, car il avait l’impression de tourner à vide. Ce qui est en préparation est de nature à faire hérisser les cheveux sur la tête : est-on en train de vouloir garder dans nos écoles les jeunes aussi longtemps que possible, pour enfin les livrer décérébrés à la société de consommation ?

Parce que derrière cette question de l’apprentissage de certaines bases et d’un certain esprit critique à l‘école, c’est l’idée que la formation de nos têtes blondes sert à en faire des personnes compétentes et surtout des citoyens autonomes qui reste le coeur du problème.

GodSlayer Sunday 30 November 2008 at 12:30 pm | | default

three comments

F.

“pour enfin les livrer décérébrés à la société de consommation” … c’est exactement ce que je pensais en lisant le début de ce billet. Essayer d’obtenir en France ce que l’on observe aux USA (cliché). Et du coup je repense à ce livre que j’ai lu il y a quelques mois : “Les racines de la violence” de Pierre Karli …

F., - 30-11-’08 23:04
Mathieu

C’est moche à dire, mais il faut te débrouiller pour que tes enfants ne fassent pas partie du lot de décérébrés…. Autrement dit, seuls les parents volontaristes donneront une éducation correcte à leurs enfants…

Ca fait bien peur, tout ça.

Mathieu, (Email ) - 01-12-’08 08:49
JS

Réfléchir, c’est commencer à désobéir.

JS, (Email ) (URL) - 08-12-’08 13:37
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